La raison d’être dans un projet d’habitat participatif fait de plus en plus parler d’elle. Savez-vous vraiment ce que c’est et surtout pourquoi votre projet en aurait besoin ?
La raison d’être d’une organisation vivante, c’est la mission commune qui explique l’existence de cette organisation. Définir l’essence d’un projet permet ensuite de manière claire, fluide et simple d’orienter l’énergie de tous au nom de cette vision commune et non à travers le prisme de chaque individu.
L’une des clés de réussite d’un projet d’habitat participatif est la communication.
- En interne pour se mettre d’accord sur les contours de son projet puis apprendre à communiquer même en cas de conflit.
- En externe pour convaincre les porteurs de foncier, les collectivités, mais aussi pour intégrer de nouveaux foyers lorsque cela est nécessaire. Ce qui est le cas pour la majeure partie des projets.
Ce que votre raison d’être doit faire ressortir :
- Elle décrit ce que vous souhaitez créer ensemble ;
- Elle définit et explique les valeurs fondamentales de votre groupe ;
- Elle se présente sous la forme d’une phrase courte à laquelle vous pouvez tous vous identifier, comme un slogan ;
Ce que la raison d’être apporte à votre projet :
- Elle vous aide à unifier vos efforts et donner de la cohésion au groupe ;
- Elle constitue un élément tangible auquel vous pouvez vous référer dans les moments de confusion ou de désaccord ;
- Elle est un phare au projet qui lui permet de garder le cap ;
- Elle permet de manière simple, claire et concise de présenter votre projet à d’autres personnes, que ce soit pour l’achat du foncier, pour la recherche de financement ou pour intégrer de nouvelles personnes.
Communiquer sur son projet paraît simple à première vue. Vous le pensez depuis des mois – voire plus -, vous savez ce que vous voulez, à combien de foyers vous souhaitez vivre, quelles tranches d’âges, etc. Selon le degré de maturité de votre projet, vous avez déjà dû repenser certains idéaux de départs au gré des nécessités croisées (nombre de logements en fonction d’un bien identifié, compromis géographique, etc.) Tous ces ajustements sont autant de strates supplémentaires ajoutées à l’histoire de votre projet. Elles lui permettent d’avancer, mais elles le aussi pour des yeux extérieurs.
Ce qui vous semble alors évident l’est de moins en moins pour des personnes qui souhaiteraient intégrer le projet en cours de route. À ce stade l’écueil est que votre projet apparaisse comme trop hermétique pour permettre à “un nouveau” de se projeter” et le faire sien. Étape sans laquelle il est impossible d’intégrer un projet / d’intégrer de nouvelles familles selon le point de vue adopté.
L’étape de définition de la raison d’être est clé :
Pour le groupe : vous permettre de reposer les bases de votre association, vos envies, vos attentes, vos freins et vos limites. C’est essentiel pour vous de manière individuelle et pour votre groupe avant d’intégrer de nouvelles personnes. Sur une demi-journée minimum, cette étape est essentielle en démarrage du projet. Elle permet, même si l’on se connaît bien, de poser les limites et attentes de chacun, ce qui peut amener des précisions, voire des révélations sur les uns ou sur les autres, même au sein d’un foyer.
Pour les nouveaux entrants : savoir où ils mettent les pieds et dans quel cadre projeter leurs propres attentes. Le projet est de fait engagé, il est impératif de leur donner les contours, qu’ils sachent où mettre leur couleur sans abîmer ce qui est existant. Avoir une définition claire et concise qui concentre toutes les voix du groupe en une même vision permet de ne pas se tromper. La base est solide, sans faux semblant : tout le monde sait à quoi s’en tenir. La prise de décision est facilitée et fiable.
Définir la raison d’être du projet est donc essentiel. Pour un projet d’habitat participatif particulièrement, mais également pour un projet d’habitat groupé ou d’habitat inclusif, dans lesquels le vivre ensemble reste au cœur des projets.
À travailler en début de projet pour les raisons invoquées ci-dessus, ce travail peut s’envisager à tout moment de la vie d’un projet, voire se refaire. En effet, selon les étapes par lesquelles un groupe sera passé, le temps de conception du projet, le nombre de nouveaux entrants (et/ou de sortants) que le projet aura vécu : revoir sa raison d’être peut-être une étape clé. Pour que l’atelier ne soit pas vain, et parce que cet exercice nécessite la pleine participation de chaque membre du groupe, un facilitateur est recommandé.
Le rôle du facilitateur pour définir votre raison d’être
Un facilitateur de réunion permet à chacun de garder sa place de membre du groupe (et ne pas avoir la double casquette membre / animateur) et éviter ainsi de se retrouver juge et partie sur les questions sensibles.
Il permet de retranscrire les éléments qui ressortent des échanges. Ce rôle, indispensable, isole le preneur de note et l’empêche de réagir à propos, ce qui est vecteur de frustration. Le facilitateur garantit et maintient le cadre de la réunion :
- En temps
- En propos
- En respect des espaces de paroles de chacun
Le groupe reste garant du contenu.